
J-1 avant le départ.
Missions accomplies ! Après le pessimisme du dimanche, l'optimisme est de mise.
The "Clarky case" est réglé : la gardienne de l'immeuble n'a fait aucune difficulté pour le garder - elle est même prête à venir chaque jour s'il le faut. Ce vieux drogué aura même droit, en plus de sa dose quotidienne de croquettes "light", d'inhalations de phéromones en continu. Feliway - le secret des chats heureux, qu'elle dit, la pub : une petite bouteille pluggée sur un diffuseur branché sur une prise de courant, et fini les tâches de pipi, les pâtés au pied du lit et les miaulements de chat qu'on égorge. Avec ses chill pills, l'affreuse vieille bête ne s'apercevra même pas qu'on est parties, ni même qu'on sera rentrées, ni même que la gentille dame un peu ronde avec l'accent serbe qui vient le nourrir chaque jour n'est ni Sarah ni moi.
Quant à la vieille Dorothée, elle se sent carrément d'attaque. Les remèdes de grand-mère, y a que ça de vrai. Même malade, capable de faire quatre heure de planton, entre la préfecture et le centre de réception des étrangers. C'est même la meilleure nouvelle de la journée : nous avons, mon camarade malien et moi (appelons-le M. Coulibaly, le M. Dupont malien), réussi à lui obtenir un rendez-vous en préfecture afin que son dossier soit enfin examiné. L'affaire, pourtant, se présentait mal. M. Coulibaly avait demandé sa régularisation, pour dix ans de présence en France, alors qu'il était sous le coup d'une OQTF - ou obligation de quitter le territoire français. Ce qui signifie, si vous êtes chopés, aller simple pour un centre de rétention, et sauf coup de bol, aller simple pour le pays d'origine. Lorsqu'il avait fait sa demande, la préfecture lui avait confisqué l'ensemble de son dossier : ses documents administratifs - relevés de banques, papiers de la sécu, son passeport ... tous les éléments qui prouvaient qu'il était en France depuis dix ans et puis, des documents, pour la plupart, intimement liés à sa vie privée ! En plus, il avait reçu une convocation assez explicite : rendez-vous au mois d'août pour "exécution de la mesure dont vous faites l'objet : obligation de quitter le territoire français". J'avais essayé de récupérer son dossier, en me rendant au 8è bureau, de sinistre réputation - mais il n'y avait rien à espérer de la dame un peu aigrie postée derrière sa vitre pare-balles pour "accueillir" les étrangers, puis en écrivant. Évidemment, il ne s'est pas présenté à son rencart du mois d'août. Et puis... La pratique administrative veut que l'OQTF n'est plus valable au bout d'un an (c'est un truc à éclaircir : en droit, normalement, l'acte devrait rester exécutoire indéfiniment). Donc, "expiration" de l'OQTF au début du mois d'octobre, re-belote au 8è bureau, cette fois avec M. Coulibaly, slalom autour des pelotons de policiers en serrant les fesses et baissant la tête, puis renvoyés vers le centre de réception des étrangers. Une heure de queue pour rentrer. Finalement - nous avons arraché un rendez-vous au mois de novembre, en plus de quelques sourires timides aux employées de préfecture, et le dossier confisqué sera transmis directement par les méchants du 8è bureau vers les plus gentils du 9è bureau, qui regarderont le dossier de notre monsieur... Beaucoup de stress, un gros coup de bol, et une grosse satisfaction à la fin de cet hallucinant marathon administratif. En espérant que les choses se concluent vraiment, vraiment très favorablement pour cet homme travailleur et si aimable (qui paie des cotisations sociales et des impôts depuis dix ans ... mais doit rester planqué quand il sort en ville et n'a pu revoir sa famille depuis dix ans ... voilà voilà, c'est comme ça que ça se passe dans le meilleur des mondes).
Coup de pschitt-pschitt sur les fringues du départ, coup de ciseaux dans les tifs demain matin, histoire d'être à l'aise dans la chaleur africaine et puis ready to go !


1 commentaire:
Eh eh on pensait partir en loucedé ? Have a good trip les filles ... On attend le boubou avec votre trombine dessus (pas sûre que ce soit admis au Conseil d'Etat !).
Une mère de famille au bord de la crise de nerfs et phobique de l'avion ...
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